La semaine qui vous rendra mordu, la semaine Buffy the vampire slayer

Publié le par tv-en-series.over-blog.com

Buffy_Spike_Willow_wallpaper_fond_d_ecran.jpgChangement total de registre. Après avoir baigné dans un bain de folie, attendez vous à vous étendre dans un bain de sang. Pendant une semaine, rétrospective sur une série qui a bouleversé à jamais le paysage télévisuel.

 

De la série bouche trou à la légende

 

Diffusée sur la WB, Buffy n'avait pas été conviée à la grille des programmes de la rentrée de septembre. Le bal des séries entamait sa danse mais le bal des vampires n'avait pas été autorisé à ouvrir. D'ailleurs, Buffy au départ, c'est un film, un navet de chez navet à oublier. Autant, me taper une saison complète de la série passe comme une lettre à la poste, autant deux minutes de visionnage de ce film (je l'ai même regardé en entier, je peux vous le vendre d'ailleurs) m'a donné envie de m'enfoncer un pieu dans le coeur et de finir poussière. Le pari était donc loin d'être gagné sur des bases aussi bancales. Cependant, Joss Whedon a autant de force dans le cerveau et d'ambition que sa tueuse dans les muscles et va parvenir à faire en sorte que sa série voit le jour ou plutôt la nuit. Comme à chaque milieu de saison, les chaînes font le tri dans leurs nouveautés qui ne satisfont pas et les envoie tout droit en enfer. Une aubaine pour "Buffy, the vampire slayer" qui fait office de série de remplacement à la mi saison (même cas pour "Grey's anatomy"), c'est donc pour cela que la saison 1 ne compte que 12 épisodes et pas 22. Sans atteindre des niveaux d'audience mirobolants, la série se maintient à un niveau correct et la Tueuse à force de batailles et une centaine de vampires carbonisés plus tard décroche une saison 2. Dès lors, le Buffyverse peut commencer. Si le thème est la bataille contre les forces du mal, l'engouement Buffy se lit plutôt comme une invasion martienne planétaire. Des tas de pays succombent au charme hypnotique de la série, beaucoup moins aux USA, mais il faut dire que la WB n'a jamais été un grand network. Au fil des saisons, tout le monde s'est entiché de Buffy et ses amis, Willow la petite sorcière, Alex le ..... (je cherche encore un qualificatif), Angel le vampire ténébreux, le couple de vampires dégénérés mentaux Spike et Drussilla (d'ailleurs je me demande si ce nom ne fait pas référence à la soeur de l'empereur romain mégalo Caligula qui couchait avec elle)... Buffy envahit les pages de magazine, les tâche de faux sang et la WB a créé une de ses premières séries universelles à tel point qu'en 2000, Joss Whedon a le feu vert pour créer un spin off: "Angel" qui relate les aventures de l'ancien amour aux canines un peu trop longues parti s'exiler à Los Angeles. En 2002, la série est rachetée par UPN et ça se ressent avec des saisons beaucoup plus sombres et matures quand la WB correspond plutôt à une chaîne pour ados qui collait parfaitement aux années lycée de Buffy. 2004, Buffy se termine dans la douleur (pas au niveau des audiences) et chacun pleure la mort de Spike et se résigne à dire adieu à ses personnages préférés. Buffy,  c'est la série et j'irai plus loin l'icône de toute une génération qui a su se renouveler en même temps que son public prenait de l'âge. Aujourd'hui, la série est encore dans tous les coeurs, en témoignent les nombreux sites encore disponibles et les aventures de la Tueuse se prolongent en comics books. De nos jours, lors de grands classements sur les meilleures séries de tous les temps, la série se hisse souvent dans le top 10.

 

Buffy, c'est quoi?

 

Certains s'amusent à résumer le scénario de la série dans ses termes: Buffy, c'est l'histoire d'une blonde qui tue des vampires et qui en baise au passage. C'est en partie vrai mais la caricature sonne comme un rictus de vampire. Si Buffy ne s'était arrêtée qu'à ce postulat de départ, elle n'aurait pas fait long feu et aurait vite grillé comme les vampires au soleil. Buffy possède une qualité d'écriture hors pair, des dialogues savoureux et des répliques spontanées entre des acteurs convaincants. Car dans Buffy, il y a Buffy certes mais les personnages secondaires ont été soigneusement définis. Ainsi la gentille Willow ne s'est pas accrochée à son siège d'intello et va évoluer d'une des plus belles manières qui soit avec un sumum en fin de saison 6 pour ne citer qu'elle. L'intelligence de la série a donc été de ne pas se focaliser sur Buffy uniquement et même quand Buffy ressucite en saison 6 et qu'il y a énormément matière à travailler le sujet, tous les personnages se voient distribuer des storylines aussi denses que l'héroïne. Postulat de départ: Buffy est la tueuse de vampires qui a été élue pour combattre les Forces du mal qui résident dans la Bouche de l'enfer. Certes, peut mieux faire mais toute une mini mythologie, une imbrication si bien calculée des personnages rendent une atmosphère sans pareille dans le monde des séries fantastiques. Et puis Buffy, c'est aussi le mélange des genres. Vous voulez de l'horreur? Création de monstres aux têtes à faire pâlir sous fond de film muet. Vous voulez de l'action? Chaque combat contre l'Appocalypse  vous en procure. De l'humour? Anya et sa phobie des lapins. De l'émotion? mort, amours et trahison au rendez vous. La série mélange les tons et ce même à l'intérieur des épisodes où nous ressortons avec un esprit chamboulé du rire aux larmes.

 

Grandir

 

Buffy a su formidablement comment conserver son public qui a grandi en même temps que la série. D'une série destinée aux ados, elle prend un virage considérable à la fin de la saison 3 après avoir quitté le lycée et être entrée à la fac. Des problèmes que rencontrent Cordelia et sa bande de jeunes filles superficielles, on apprend ensuite à s'assumer, à trouver sa place dans la société en se disant que le lycée symbolisait une sorte de cocon protecteur au fond. Des thèmes d'ado dans les trois premières saisons, les saisons suivantes se penchent sur des thèmes plus adultes et matures: l'homosexualité, voire la sexualité avec le couple Willow/ Tara, se trouver un emploi avec Buffy au fast food, la mort (mort de Joyce et Buffy en saison 5), la dépendance à la drogue sous forme de métaphore magique avec Willow... La série ne pourra plus dès lors être considérée comme un simple guilty pleasure adolescent et a posé les bases d'une réflexion sur le monde qui lui est propre.

 

Une oeuvre d'art

 

Il est provocateur de ma part d'intégrer un tel titre au propos Buffy mais je me bats depuis des années à dire que la série télé en général est un art au même titre que le cinéma et j'ose aller plus loin, elle le surpasse de par son format. Ce n'est qu'un point de vue. Dans ce cas, Buffy a participé à offrir ses lettres de noblesse au genre avec une constante maîtrise de la narration et du dialogue et surtout 2 épisodes à inscrire dans les annales. Le premier en saison 4 "Un silence de mort" qui glace le sang de n'importe quel spectateur sous forme d'épisode muet guidé par un voyage train fantôme. Une parfaite maîtrise de l'émotion qui prouve encore s'il le falliait le talent des acteurs qui ont livré ici sans doute l'une des plus belles performances de leur carrière. Le second, surement le plus connu "Que le spectacle commence" en milieu de saison 6 est construit sous forme de comédie musicale qui révèle des talents par la même occasion (la voix d'Amber Benson sur "Under your spell") , reste un chef d'oeuvre de la télévision. D'autant qu'il n'est pas un épisode à carcactère seulement spectaculaire mais il permet aussi de faire avancer l'histoire. Un doublé pour Joss Whedon en un épisode. La série en elle même est un bijou d'écriture.

 

Une semaine ne sera pas suffisante pour percer tout le mystère Buffy mais j'en donnerai ses traits principaux à travers l'analyse des personnages et des saisons dans un premier temps. Lors d'une prochaine semaine, les études seront plus poussées sur une série qui est entrée au panthéon télévisuel au même titre que les X files, Friends ou encore Lost.

 

R-DOLLA

 

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